Édito

L’engagement des producteurs de spectacles est devenu indispensable à l’inscription du secteur du live dans la réalité d’une transition vers une économie bas-carbone, circulaire et durable.
Parce que les sociétés de production sont à la genèse des concerts et rendent possible leur création. Parce qu’elles dimensionnent ce qui est mis sur scène et sur la route. Parce qu’elles font chaque jour une succession de choix qui pour être contraints par des facteurs multiples ne sont pourtant pas le seul chemin. Les producteurs de spectacles en sont conscients, et beaucoup sont prêts à relever le défi aujourd’hui.
Ils et elles savent que le train est moins émissif que l’avion et le tourbus, qu’une alimentation moins carnée est un facteur de décarbonation, et que les déplacements des publics ont une lourde place dans l’empreinte carbone du secteur. Ils savent que des tournées à vélo ou en voilier s’inventent à la marge, ou qu’un spectacle dans un club de centre-ville a un poids carbone inférieur à un spectacle dans un Zénith en périphérie urbaine. Mais ils ne savent pas comment « s’attaquer à la montagne », ni comment situer leurs projets par rapport à d’autres tournées comparables, ou comment dépasser la série d’obstacles dont la résolution dépend de tiers. Comment tout cela peut (re)faire système, et garder une réalité économique pour tout un secteur, qui dépend aussi des « grandes tournées ». Quand certains agissent à leur niveau c’est avec trop peu de réplicabilité et de visibilité pour que leur initiative puisse faire bouger les lignes.
Une matrice est le milieu dans lequel quelque chose prend racine et se développe. Avec ce projet, nous leur proposons de commencer quelque part et de le faire enfin tous ensemble, en articulation avec d’autres acteurs clés
d’un bout à l’autre de la chaîne, dans une large mise en partage de l’objectif de transition. Nous proposons un effort collectif, porté par le syndicat des plus petites comme des plus grandes entreprises du live, dans un esprit d’apprentissage de la coopération, et de dialogue avec les parties prenantes.
Une matrice est le nom donné aux étalons des poids et des mesures. Nous proposons de collecter et de modéliser des données qui permettent de cartographier les différentes échelles, pour que les acteurs puissent se situer, pour que ceux qui n’ont pas les moyens de commander des études d’impacts en bénéficient, et pour que l’objectivation serve la transparence et la mise en mouvement. Pour sortir aussi de la simple condamnation, et plutôt s’armer de connaissance et de compréhension.
Une matrice est un moule. Nous proposons d’explorer de nouveaux modèles pour préserver les métiers, les entreprises et le live. De passer des chiffres aux actes en menant des expérimentations sur les conditions de faisabilité de l’écoconception pour chacun des grands types de tournée. Parce qu’il est plus que l’heure de commencer à écrire l’avenir des tournées. De chercher ce qu’elles peuvent préserver de leur identité, ce qui devrait changer pour qu’elles deviennent le plus soutenables possible, et ce qu’il est possible d’accomplir à court, moyen ou plus long terme.
Être à la source engage les producteurs de spectacles à entrer en action, et au-delà, à devenir une des forces motrices de la mutation d’ensemble. Être leur syndicat nous oblige, et nous engage à leurs côtés.
Le projet
Initié et mené par Ekhoscènes en consortium avec cinq de ses adhérents, le Projet M.A.T.R.I.C.E porte sur les tournées de musiques actuelles, et s’adresse à l’ensemble du secteur du live dans l’esprit d’une recherche-action collective.
Nos soutiens
Le Projet M.A.T.R.I.C.E est lauréat de la deuxième vague du dispositif « Soutenir les alternatives vertes 2 », soutien à la transition écologique du secteur de la culture financé par le Gouvernement dans le cadre de France 2030, conçu en lien avec le Secrétariat général pour l’investissement et le ministère de la Culture, et opéré par la Banque des Territoires (Groupe Caisse des Dépôts).
Le Projet M.A.T.R.I.C.E a également reçu le soutien du Centre national de la musique via le programme d'aide en faveur de la transition écologique.



